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Notre parcours PMA et notre petit miracle

pma et grossesse

J’ai mis du temps à me décider à écrire cet article. Je repoussais sans cesse sa rédaction. Pourtant cela me tient à cœur de partager cette expérience à la fois pour apporter un témoignage et, je l’espère aussi, donner un peu d’espoir aux personnes traversant les mêmes difficultés.

Ce n’est pas la première fois que je me livre à cœur ouvert sur le blog mais c’est toujours une épreuve. Ce n’est jamais évident de se mettre à nu même au figuré.

Il y a tellement à dire que je ne sais même pas trop de quelle façon commencer. Mais allez, je me lance !

Tout d’abord le constat

Tout débute il y a plus de 2 ans maintenant par des analyses médicales. Pour expliquer un peu la situation, je souffre de deux maladies auto-immune, un lichen sclereux et une hypothyroïdie de Hashimoto. Je suis donc suivie par un gynécologue endocrinologue qui m’a prévenu que les deux pathologies peuvent avoir un effet direct ou indirect sur la fertilité. En effet l’hypothyroïdie doit être parfaitement maîtrisée pour pouvoir être dans des conditions favorables à une conception. Quant au lichen, lors des périodes de crises, il a un impact négatif sur la sexualité et donc les essais bébé.

C’est pourquoi mon docteur n’a pas attendu que je lui parle grossesse par moi-même pour me proposer un bilan. Cela consistait en une prise de sang et une échographie endovaginale. Le but est de contrôler la réserve ovarienne et notamment de doser l’AMH.

Verdict : à plus de 35 ans, les résultats ne sont pas optimums. Non, l’horloge biologique n’est pas un mythe. Il est bon de le garder à l’esprit si on souhaite un jour des enfants. Et ne pas hésiter à demander conseil auprès de professionnels de santé pour faire des bilans réguliers. Pour autant il ne faut pas que cela devienne une obsession ou source de stress.

J’ai donc une réserve ovarienne faible et une AMH trop basse même pour mon âge un peu « avancé ». 

Sur le moment cela sonne comme le glas de ma capacité à concevoir naturellement. Je suis prise au dépourvu avec l’impression que le temps joue contre nous. (Je reviendrais plus tard sur le fait que cela n’était pourtant pas une fatalité.)

Le docteur me propose donc directement de constituer un dossier pour une PMA (procréation médicalement assisté). Afin d’optimiser les chances, il m’est proposé de passer par la case insémination artificielle. C’était je dois l’avouer moins effrayant à mes yeux que la FIV (fécondation in vitro).

L’entrée en PMA

Commence une serie d’examens aussi bien pour moi que pour monsieur.

Notamment le test de Hühner qui se révèle mauvais. Et une hystérosalpingographie que je redoutais énormément tant j’avais lu que la douleur était intense provoquant parfois des malaises, perte de connaissance et vomissement. Oui, j’ai eu la mauvaise idée d’aller sur des blogs et forums.
Je décide de la faire à Marseille auprès d’un praticien qui a l’habitude et dont c’est en quelque sorte la spécialité. Alors qu’un infirmier me prépare, je lui fais part de mes inquiétudes. Il me dit qu’en effet parfois certaines femmes supportent mal l’examen mais qu’avec ce docteur là, cela se passe toujours bien.
En effet, même si c’est très loin d’être agréable, je tiens le coup mieux que je ne l’aurais cru. 

S’ensuit l’envoie du dossier pour la demande de prise en charge par la CPAM. La réponse positive arrive quelques semaines après et c’est le début d’une série de plusieurs inséminations.

Tout d’abord 4 qui échouent. Autant dire que chaque mois est une épreuve. Des piqûres quotidiennes à heure fixe pendant la phase pré-ovulatoire. Ne supportant pas les aiguilles, c’est très loin d’être une partie de plaisir. Bien au contraire c’est un moment redouté. Je ne souhaitais pas faire ces injections moi-même, j’ai donc commencé par faire appel à un infirmier. C’est ensuite mon chéri qui a pris le relais avec brio, je dois bien le dire.

La déception est de plus en plus difficile à vivre au fur et à mesure que le temps passe. Même si je suis indisposée et donc certaine de ne pas être enceinte, je dois tout de même faire une prise de sang 18 jours après l’ovulation, c’est la règle en PMA (tout du moins dans ce centre). Évidemment les résultats confirment à chaque fois l’absence de grossesses et mon coeur se brise toujours un peu plus.

Nous ne parlons pas vraiment de notre parcours à notre entourage, nous préférons taire le sujet. Nous le vivons donc en étant assez isolé. C’est un choix que nous faisons autant par pudeur, que pour nous préserver de questions qui seraient douloureuses. Évidemment tout le monde est différent et d’autres préfèrent beaucoup communiquer sur le sujet pour se sentir soutenus.

Nous approchons la fin d’année 2021 et mon docteur commence à se dire que ça fait pas mal de tentatives infructueuses. Il souhaite donc que je passe de nouveaux examens. Il me dirige vers le chirurgien qui m’avait opéré plusieurs fois du lichen. Ce dernier ne juge pas nécessaire de faire une intervention invasive et préfère donc opter dans un premier temps pour une hystérosonographie. Cela consiste à injecter du sérum physiologique dans la cavité utérine afin de pratiquer une échographie. Là encore rien d’agréable, mais les résultats sont bons.

Après une pause dans le protocole qui fait du bien au corps et à la tête, je peux reprendre le parcours.

C’est donc reparti fin décembre juste avant le nouvel an pour une cinquième insémination. La dernière avant de devoir passer en FIV.

parcours puma

Une superbe surprise pour commencer 2022 puis la tristesse. 

À 18 DPO, je passe la prise de sang avec peu d’espoir. J’ai des douleurs de règles qui me font dire qu’elles vont bientôt arriver. Je ne reçois pas les résultats par mail comme les fois précédentes et en fin d’après-midi le centre de PMA m’appelle et m’annonce que je suis enceinte. Je dois repasser une prise de sang pour vérifier que le taux évolue bien. C’est une véritable surprise et une immense joie.

J’attends avec impatience la première écho prévue quelques semaines plus tard. J’y vais seule car mon amoureux travaille et personne n’est au courant de cette grossesse. Là tout s’effondre. Le cœur ne bat pas. 

Colère, tristesse, indignation, désillusion, découragement… toutes les émotions se mêlent. Nous sommes dévastés. Après une année d’essais nous pensions enfin avoir réussi.

Je suis en pilote automatique, je suis les instructions. Je dois choisir entre l’aspiration en bloc opératoire ou la prise de médicament. J’opte pour l’intervention. Covid oblige je suis seule à la clinique. Cela se passe un mois après avoir appris l’arrêt de grossesse. 

Le réveil est compliqué, on me laisse un peu sous oxygène car je n’arrête pas de faire biper la machine. J’entends des gens souffrir sur des lits à proximité. Une ambiance loin d’être sereine. Je me retrouve ensuite groggy dans la chambre à attendre d’être en état de sortir.

Les jours qui suivent ne sont pas géniaux non plus. Je perd beaucoup de sang, tombe dans les pommes… je dois aller aux urgences maternité voir le chirurgien pour un contrôle, c’est un vendredi soir. 

Puis nous reprenons le cours de nos vies.

J’attends le retour de couche. Je dois ensuite laisser passer un cycle avant de reprendre la PMA. Et de nouveau 4 inséminations se suivent jusqu’à l’été. Je décide alors de faire une pause. J’en ai besoin. Je ne supporte plus les échecs, les rendez-vous médicaux, les piqûres…

On fait le point à la rentrée avec mon docteur qui me dit que cela sera la dernière insémination avant de passer en FIV. Je me laisse encore un peu de temps. La prise en charge de la sécurité sociale arrive en plus à expiration. Nous avons atteins les 2 ans de PMA, il faut refaire les papiers. Cela de fait contribue d’autant plus à mettre le protocole en stand bye.

En parallèle, je suis assidument un compte Instagram inspirant qui me redonne un peu confiance : @émancipées. J’y apprends qu’une AMH basse n’empêche en rien une grossesse. Même si on ne peut la faire remonter, on peut faire en sorte qu’elle chute moins vite. J’y lis également des histoires de femmes qui sont tombées enceintes en étant un peu dans le même cas que moi. Forcément ça remet un peu de positif dans tout ce parcours.
Cela me permet aussi de mieux connaitre mon corps et je tente ainsi la symptothermie pour déterminer chaque mois un peu mieux ma période de fécondité.
On se dit donc que l’on va tout même continuer les essais bébé de façon naturelle sans pression. Je commence également une cure d’huile d’onagre et fait attention à mon alimentation.

Notre petit miracle

Nous voilà début décembre, je prends scrupuleusement ma température tous les matins. Je m’attends à tout moment à la voir chuter annonçant l’arrivée de mes règles. Contre toute attente elle reste relativement haute. Ayant eu un peu de mal à être certaine du jour de mon ovulation, je me dis que ma phase lutéale qui commence à s’allonger est tout à fait normale. Après tout j’ai quelques tiraillements qui peuvent faire penser au SPM.
J’ai tout de même un infime espoir qui perdure. Je repousse le moment de faire un test de grossesse par peur d’une nouvelle désillusion. Je décide finalement de me lancer le 21 décembre jour de l’anniversaire de mon amoureux. Alors qu’il petit déjeune, je me lève discrètement réaliser le test et là surprise, il est positif !! Je le glisse vite dans un sac et lui offre comme cadeau. Il met quelques secondes à réaliser avant lui aussi d’éclater de joie.

C’est comme si les planètes s’étaient soudain alignées. Après une attente qui nous aura paru une éternité, l’épreuve de la fausse couche nous voilà partis dans une nouvelle aventure. Et ça je vous en parlerai dans un prochain post :)

Énormes pensées pour toutes les personnes qui souhaitent un enfant, pour qui l’attente est longue. Je sais ce que c’est de se sentir abattu, de ressentir de la tristesse à l’annonce de grossesses, même celles de proches. Je vous souhaite d’avoir aussi un petit miracle qui vient éclairer ce long chemin.

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