En ce moment, plus que jamais on entend parler de produits sans gluten et cela principalement pour les dénigrer et faire passer les consommateurs pour des personnes inconscientes à la recherche de minceur et de coolitude. Les médias notamment s’en donnent à coeur joie, après le 19h45 sur M6, voilà que France 2 a diffusé un reportage intitulé “sans gluten, effet de mode?”. Les propos que j’ai pu y entendre m’ont fait bondir et m’ont poussé à écrire cet article, histoire de remettre un peu les choses dans leur contexte.
Il est vrai que l’on a toujours tendance à tomber dans les extrêmes et le gluten free n’en fait pas exception. Certaines personnes se sont mis en tête que bannir le gluten de l’alimentation les feraient maigrir (bien souvent à tord, voir aussi mon ancien post) et se donnent un genre en adoptant un mode de vie healthy sans forcément comprendre le pourquoi du comment. J’en vois très (trop !) souvent et je n’apprécie pas cette démarche qui discrédite malheureusement ceux qui n’ont d’autres choix que d’ôter complètement le gluten de leur quotidien.
Il y a beaucoup de confusion quand aux pathologies que provoquent cette protéine issue des céréales telles que le blé. Un petit point s’impose donc.
Il y a trois cas de figures principales : l’allergie, l’intolérance et la sensibilité.
»» L’intolérance, également appelée maladie coeliaque, touche 1% de la population en France. Il faut néanmoins savoir que les études estiment que 80% à 90% des personnes souffrant de cette maladie ne sont pas diagnostiquées. Des chiffres qui font froid dans le dos lorsque l’on sait les risques que cela entrainent.
La maladie coeliaque est une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten qui entrainent de nombreux symptômes. Pour en savoir plus vous pouvez consulter le site de l’AFDIAG.
»» L’allergie au gluten ou au blé se manifeste comme toutes les allergies alimentaires, de façon immédiate avec une réaction de type oedème de Quincke et reste assez rare.
»» La sensibilité au gluten ou “sensibilité au gluten non coeliaque” (SGNC) présente tous les troubles liés à l’ingestion de gluten et touche à priori 10% des français, soit plus de 6,6 millions de personnes. Des personnes qui ne sont pas toujours très bien comprises car il est difficile de comprendre les causes de la SGNC.
Il faut savoir également que dans le cas de nombreuses pathologies comme la fibromyalgie, les rhumatismes ou encore l’autisme pour ne citer qu’elles, l’absence de gluten dans l’alimentation permet d’améliorer un peu le quotidien des malades (démontré par de nombreuses études à travers le monde).
Je souffre de sensibilité au gluten depuis plusieurs années et je dois dire que devoir s’en passer n’est pas tous les jours chose facile et coute en plus une certaine somme. C’est pour cette raison que je ne supporte pas d’entendre parler des régimes sans gluten de façon péjorative, ni de voir la façon dont certains minorent le mal-être d’un grand nombres de personnes. Un manque de respect ou une incompréhension face à une situation qui touche de près une partie de la population.
Je l’avoue, j’ai également du mal avec ceux qui pensent que manger sans gluten est hype et leur permet de conserver une jolie silhouette. Ces glutenophobes qui font leurs courses dans les magasins bio sans frémir à la vue des prix (il faut bien dépenser pour être tendance) et qui discréditent ceux qui font l’éviction du gluten par obligation.
Mais même ce qui peut paraître négatif de prime abord a aussi un bon côté, car cette “mode” permet de démocratiser les produits gluten free, de les voir se multiplier en grandes surfaces et de voir le nombre de restaurants proposant des menus sans gluten sur leurs cartes augmenter. Peut-être même que cela engendrera une légère baisse des prix, ce qui ne serait pas négligeable au vu des dépenses que cela engendre.
Bien entendu ne vous lancez pas dans la suppression totale du gluten de votre alimentation si cela n’est pas nécessaire à votre santé. Et si vous pensez souffrir d’intolérance ou d’hypersensibilité consultez un médecin nutritionniste ou un gastro-entérologue pour qu’ils confirment le diagnostic.
Quelques unes de mes recettes sans gluten :
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Un article très intéressant, merci pour toutes ces précisions, ça doit être vraiment compliqué de cuisiner sans gluten non ?
Biz Jeny
Auteur/autrice
Merci miss. Ce n’est pas toujours compliqué, au quotidien il faut par contre avoir le temps de cuisiner car c’est plus difficile en cas de flemme vu que la plupart des produits qui se livrent ou de restauration rapide contiennent du gluten. C’est aussi problématique lorsque tu es invité mais disons que c’est une habitude à prendre qui parfois est plus ou moins pénible. Bisous
Super article !!! Bravo !!!
Auteur/autrice
Merci !
Ah chouette!! J’adore cet article car tu y cites les dérives dont je te parlais la dernière fois! Moi c’est ça qui me gave: que ça devienne une mode alors que c’est un problème qui relève de la santé à la base…
Bref merci pour cette mise au point qui, je l’espère, ouvrira les yeux de certains! On va pas de prendre un “shoot” de d’inhalateur contre l’asthme (Vent..ine) jusque parce que ça fait “cool” alors qu’on est pas asthmatique ;) Logique non?
Auteur/autrice
Oui c’est les dérives dont on a parlé ;) C’est assez casse-pied mais en même temps cela peut avoir un bon côté grâce à la démocratisation du gluten free, comme toujours il y a quelque chose de positif même dans ce qui n’est pas très bon :)
Je ne sais pas si mon petit “coup de gueule” aura un impact dans la tête des gens mais au moins cela explique pourquoi les recettes que je poste sont gluten free. Bisous bisous