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Accepter l’hypersensibilité

Aujourd’hui j’aimerais vous parler d’un sujet très personnel mais qui fera peut être écho à l’expérience de certains. Ce n’est pas évident de se dévoiler autant mais je me dis que cela peut aussi aider les personnes qui traversent la même chose, car le plus important est de ne pas se sentir seul dans les épreuves.

Je suis en ce moment dans une démarche de retour à la santé en passant par d’autres chemins que la médecine allopathique, en considérant le corps et l’esprit comme un tout, et en essayant de diminuer les médicaments lorsque c’est possible. J’ai aussi choisi de me tourner vers des solutions naturelles. 

La suite logique à ce changement de vie, a donc été de prendre la décision d’arrêter les anti dépresseurs. Cela n’a rien d’anodin, car pour être totalement transparente avec vous, cela fait environ 5 ans que je suis sous traitement. 

Commençons pas le début. Il y a ainsi plusieurs années de cela maintenant, j’ai consulté un psychiatre pour diverses raisons. C’était une personne très sympathique, qui mettait en confiance et expliquait les choses. Il m’a alors parlé hypersensibilité. 

L’hypersensibilité c’est quoi ?

C’est tout simplement une sensibilité plus haute que la moyenne, un trait de caractère pas toujours facile à vivre qui nous fait tout ressentir de façon décuplée. Elle est le plus souvent générale et comprend ainsi une dimension à la fois émotionnelle et sensorielle, mais certaines personnes ne sont concernées que par l’hypersensibilité émotionnelle. 

Au quotidien c’est les montagnes russes des émotions, on peut passer du rire aux larmes en une fraction de seconde. Être soudain pris d’une colère intense, être contrarié pour un détail, se sentir triste pour une broutille. On prend tout beaucoup trop à coeur. Ce n’est pas facile tous les jours ni pour soi ni pour l’entourage d’ailleurs. 

Par exemple, chose que j’ai apprise lors de ce premier rdv avec le psychologue, c’est que ma phobie des bruits qui est assez compliquée à gérer vient justement de cette hypersensibilité et porte un nom : la mysophonie, signifiant littéralement haine du son. 
Certains bruits (et ils sont nombreux) me mettent dans un état d’anxiété intense. Cela peut-être les bruits de bouche, du style mastication, déglutition, respiration trop forte, ou le fait d’entendre quelqu’un se gratter ou se frotter les mains. Cela me met dans un état difficile à décrire, mais qui est réellement pénible. Et une fois que j’entends ce son, impossible pour moi de faire abstraction cela devient une obsession qui me rend dingue.

Je déteste les conflits, la violence, les gens qui élèvent la voix. Un livre ou un film peut me faire fondre en larmes, je peux me sentir extrêmement triste en voyant une personne manger seule au restaurant, l’injustice me met hors de moi, je m’énerve très facilement en voiture… Bref j’aurais tant d’exemple que je pourrais en écrire des pages et des pages, mais je pense que vous comprenez l’idée.

Il faut savoir que les hypersensibles représentent environ 20% de la population, et que cela peut se traduire par un caractère introverti dans la plupart des cas mais que certains peuvent être à l’inverse totalement extravertis. 

Il est donc arrivé un moment où je n’arrivais plus à supporter les changements d’humeur, où la dépression a fait son apparition. Ce fameux psychiatre m’a alors prescrit mes premiers anti-dépresseurs. Au fil du temps la dose a augmentée et je ne me voyais plus vivre sans. J’ai commencé à avoir une humeur plus stable, à supporter un peu mieux les bruits, à faire moins de crises d’angoisses ou de montée de stress. Forcément devant une telle amélioration, il était impensable que j’arrête le traitement. 

Mais voilà que j’ai eu un déclic, car si prendre ces médicaments, m’apportait une certaine aide, cela avait complètement annihilé mes intuitions. Mon cerveau est devenu comme au repos.  

J’ai aussi envie d’arrêter de dépendre du chimique. Cela ne va pas être facile, je pense passer par des moments qui risquent de ne pas être drôle mais c’est pour du mieux. 

Voilà donc maintenant un bon mois que j’ai diminué la dose d’anti-dépresseur par deux, je vais maintenant continuer à réduire jusqu’à arriver à un arrêt complet. Ce sevrage n’est pas évident. Je recommence à être sensible aux bruits, à être rapidement irritée, à avoir envie de pleurer trop souvent. J’avais oublié ce que cela faisait d’être toujours à fleur de peau et cela ne m’avait pas manqué. Le pire c’est cette colère sourde que j’ai en moi face à certaines situations, sans arriver à la calmer.

 

Il va donc falloir que j’apprenne à vivre avec ces émotions trop intenses, à les maitriser, les apprivoiser, à en faire une force. Parce que oui, être hypersensible ce n’est pas facile tous les jours mais ce n’est pas une fatalité non plus.
Et puis il y a des choses plutôt cool comme l’attrait pour tout ce qui est artistique, l’empathie et puis ce que l’on appelle le 6ème sens qui peut être plus développé. Presque des super pouvoirs, non ? 

 

 

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2 Commentaires

    • Jess
      Auteur/autrice
      22 novembre 2019 / 10 h 26 min

      Merci beaucoup c’est gentil ! Je t’embrasse

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